Si Jacques B. avait pu faire la jonction avec Étienne M.…

Etienne-Marcel-assassinat

Une plongée dans le passé éclaire souvent le présent d’un regard neuf. Vers la fin du Moyen-Âge en Europe de nombreux soulèvements populaires se sont produits contre la misère générée par la domination sans partage des seigneurs et des rois. Ainsi, au milieu du XIVe siècle, dans le royaume de France, éclata dans le nord du pays une révolte paysanne que l’on dénomme souvent sous le nom de jacquerie. La rumeur fait état d’un leader dénommé Jacques Bonhomme ; son vrai nom aurait été Guillaume Caillet selon un historien de cette époque. C’est en tout cas ce sobriquet donné alors par les aristocrates – les puissants d’alors pour désigner ainsi par mépris le leader de cette révolte de 1358. De là vient l’expression de jacquerie, le « Jacques » désignant la petite veste courte à la taille très simple que portaient ces derniers. Ce leader s’est taillé une solide réputation dans les campagnes pour son courage, son habileté et son charisme. Les seigneurs durent mettre au point un savant stratagème pour le piéger. Ils le firent assassiner après l’avoir torturé.

La révolte des paysans eut lieu peu après le début du soulèvement du petit peuple de Paris contre les privations, la misère, la levée injuste de l’impôt (déjà !) et la répression. Cette révolte urbaine, dirigée par un artisan boucher du nom d’Étienne Marcel, fut écrasée dans le sang de manière impitoyable.

Ces deux mouvements sont restés dans la mémoire populaire et lors de la Révolution française on vit refleurir les références à Jacques Bonhomme et Étienne Marcel.

Certaines sources historiques témoignent que Guillaume, le leader des paysans révoltés, aurait cherché à rentrer en contact avec Étienne Marcel. Mais la jonction ne put se faire. La coalition des troupes de la noblesse conduisit en juin 1358 au massacre de 4600 hommes de la petite armée de paysans et à l’exécution de Guillaume. Quant à Étienne Marcel, il fut assassiné par les bourgeois apeurés  par l’ampleur qu’avait pris la révolte urbaine. Comme le prouve la suite de notre histoire avec la Révolution française, lorsque le peuple des campagnes s’allie au peuple des villes, leur force peut devenir invincible. Belle leçon pour aujourd’hui.

René Revol

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