Changer de République en 2017 ? Chiche !

Le 8 septembre 2016

La décomposition politique en France, chaque jour nourrie par un évènement nouveau, conforte de plus en plus chez nos concitoyens l’idée qu’il ne suffit pas de changer d’hommes et qu’il faut changer de système. Un des sentiments les plus partagés est, quoiqu’on dise en haut, que leur parole est refoulée et qu’ils n’en tiendront pas compte. Dans ce contexte, la candidature de Jean-Luc Mélenchon est susceptible de devenir le moyen pacifique dont notre peuple peut se saisir pour changer de système. Le premier engagement de Jean-Luc Mélenchon n’est-il pas que, dès son investiture, il mettrait en œuvre l’article 11 de la Constitution et convoquerait une Assemblée constituante chargée d’instaurer une 6e République pour redonner le pouvoir au citoyen ?

Le fait que les candidats déclarés ou potentiels se répandent tous en propos généraux sur la nécessité de changer la politique est bien la preuve que nos concitoyens attendent un changement de système auquel ils répondent par des phrases creuses qui les tromperont de moins en moins. Rapidement il peut apparaître que seul Jean-Luc Mélenchon ne se contente pas de déclarations et propose un chemin concret et précis qui peut être engagé dès le mois de mai prochain.

Dans le débat public et le milieu universitaire sur les changements institutionnels nécessaires, certains soulignent l’importance de dépasser le niveau de la simple représentation politique pour redonner au peuple un vrai pouvoir de délibération. L’idée, qui a fortement progressé ces dernières années, est que le peuple entend être pris au sérieux, qu’il puisse se prononcer sur les grandes questions de son destin et en délibérer collectivement. Cette idée se retrouvait déjà dans celle de démocratie participative avancée depuis une bonne décennie. En appeler à la raison de nos concitoyens et leur soumettre les grandes questions collectives est au principe même de la démocratie. Or force est de constater l’hésitation, même parmi ceux partisans de l’instauration d’une délibération et d’une démocratie participative, à confier la décision finale au peuple – comme si on avait peur de son pouvoir. Cela s’exprime entre autre dans la méfiance vis-à-vis du référendum, dont le bon usage peut pourtant être tout autre que celui du référendum-plébiscite dès lors qu’il permet sur des questions majeures d’ouvrir un large débat et de donner le dernier mot au peuple souverain. Il est un des outils du développement de la délibération collective et un des dispositifs qui redonnent le pouvoir au citoyen.

L’aspiration au renouvellement politique et démocratique s’est aussi manifestée ces dernières années par un développement de l’investissement dans la vie locale. Les citoyens s’investissent de plus en plus à une échelle où ils ont le sentiment de conserver encore une certaine prise. Associations, collectifs, comités d’action ou de défense, sur telle ou telle cause, sociale, civique, ou environnementale, se multiplient chaque jour. Cette irruption citoyenne par le bas est précieuse et peut être un levier décisif du changement de régime politique. Certains commentateurs en ont conclu qu’il fallait désormais privilégier la démocratie locale et négliger la dimension globale. Ce serait une redoutable impasse qui finirait par rendre impuissante l’action locale elle-même. A travers les questions locales dont se saisissent nos concitoyens s’incarnent souvent des enjeux politiques, nationaux ou mondiaux. J’ai pu vérifier dans mon action municipale qu’il s’agisse du contrôle public de l’eau, de la lutte contre les inondations ou de l’action sociale, que les plus fortes mobilisations locales permettent en même temps de matérialiser des enjeux globaux, parfois à l’échelle de la planète. Privilégier l’horizontalité démocratique sur la verticalité bureaucratique ne signifie pas limiter les citoyens à leur seule proximité mais en faire des acteurs politiques à part entière.

Nous pouvons avoir l’année prochaine au cours du deuxième semestre 2017 une formidable délibération collective nationale qui instaure un nouveau régime politique. Par quelle méthode ? Convoquer des élections à une assemblée constituante, c’est organiser une campagne de plusieurs mois où dans tous les quartiers et tous les villages les assemblées citoyennes débattent des différentes propositions d’organisation du pouvoir citoyen. C’est ensuite élire des députés à cette assemblée constituante en appliquant une règle claire pour les candidats : ne jamais avoir été élus à une assemblée précédente et ne plus pouvoir se présenter aux prochaines assemblées pour nous offrir les garanties que ne soit pris en compte dans le débat démocratique que l’intérêt général. C’est faire que cette assemblée constituante mène ses débats dans une relation publique avec les citoyens comme les moyens de communication modernes nous permettent de le faire. C’est enfin faire ratifier le résultat final par le peuple. Un beau programme de rupture avec le système sclérosé en place pour « changer de république », réalisable dès 2017 !

J’ai noté que Arnaud Montebourg, candidat à la primaire socialiste avait un projet de nouvelle constitution. Cette initiative prouve bien la pertinence et l’actualité de l’initiative de Jean-Luc Mélenchon. Mais si on regarde de plus près la proposition d’Arnaud Montebourg qui consiste à proposer d’emblée une nouvelle constitution, cela ressemble beaucoup à la méthode de Charles De Gaulle en 1958, qui, avec Michel Debré a rédigé en secret une Constitution toute prête, le peuple n’étant invité qu’à la ratifier par une espèce de plébiscite. La question n’est donc pas de proposer ex cathedra une nouvelle constitution parmi d’autres, mais de mettre notre peuple et ses représentants en capacité de la construire. C’est la seule manière de créer le ciment social d’une mobilisation citoyenne qui sera la vraie force de ce nouveau régime. Les propositions de changement ne manquent pas ; par exemple dans le fonctionnement de la commune dont j’ai la charge, j’ai mis en place ce processus de référendum d’initiative populaire (qui a été notamment utilisé pour décider la mise en place d’une régie publique de l’eau). Il fait partie des propositions que je défendrais dans ce débat public parmi d’autres (par exemple le processus de révocabilité des élus par le peuple), mais il reviendra à la délibération collective de trancher. Le changement politique attendu par la majorité de notre peuple est réellement à notre portée. Quand je développe ces arguments autour de moi à des citoyens de tous horizons, je ressens à la fois chez eux un très vif intérêt et une forme d’hésitation. En effet, l’obstacle principal à franchir est la peur du changement, nourrie par la pesanteur du conservatisme. Les mois qui viennent vont être importants pour populariser cette idée qui, je vous le rappelle est le premier point du projet de programme de la France Insoumise présenté par Jean -Luc Mélenchon.

Enfin je termine par une anecdote. Interrogé par deux journalistes fin août qui me demandaient si j’étais candidat aux législatives, je leur ai répondu : « être candidat à être député croupion de la 5e République ne m’intéresse pas, la seule chose qui m’intéresserait c’est de participer à une assemblée constituante pour une 6e République »  Je pense que c’est la meilleure manière dans nos circonscriptions de faire campagne pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

René Revol

Soyez nombreux Samedi 10 septembre à regarder l’interview de Jean-Luc Mélechon dans la nouvelle formule de l’émission « On est pas couché ».

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