De GRABELS à PARIS (suite)

Note du 24 septembre 2012

Une belle fête à Grabels le 22 septembre pour les 220 ans de la République.

Vous pourrez vous faire une petite idée de ce rendez vous en regardant les vidéos suivantes. Accompagné par une magnifique fanfare (« la grosse couture ») et clos comme de coutume par un spectacle de cirque, la journée politique a été bien fréquentée entre les discours du vin d’honneur municipal, les 120 repas distribués au banquet républicain et le débat de l’après midi avec Eric Coquerel  sur le thème « Europe et République », ce sont environ 200 personnes qui se sont rassemblées, alors qu’au même moment de très nombreux militants s’étaient mobilisés dans le Gard contre l’exploitation des gaz et huiles de schiste. Ce qui m’a frappé dans les débats et échanges de samedi à Grabels, c’est la maturité politique des participants et aussi le début d’une ferme détermination à agir, après un certain attentisme de l’été.


L’Association pour la république de Grabels fête le 220é anniversaire de la République Francaise, en présence de Eric Coquerel, Secrétaire National du parti de Gauche, qui anime un débat « Europe et République ».


Le débat, animé par René Revol et Eric Coquerel va porter sur les notions de République, de Citoyenneté, de Nation et de supranationalisme, d’Europe,de monnaie….

La montée en puissance du refus du traité

L’offensive menée par le Front de gauche contre le traité et pour un référendum commence à porter ses fruits. Le fait que la direction nationale d’EE les Verts aient opté à 70% pour le Non est un évènement majeur qui ouvre une brèche dans le consensus mou gouvernemental et qui va rendre encore plus crédible la recherche d’une autre issue. Au sein du PS lui-même les doutes grandissent. Dans les débats menés avec les dirigeants socialistes (en tout cas avec ceux qui acceptent le débat) les arguments utilisés sont faibles et portent de moins en moins : d’abord l’argument pour dire « ne faites pas le jeu de la droite » peut difficilement être maintenu par ceux qui s’apprêtent à voter avec la droite un texte élaboré par Sarkozy et Merkel ; ensuite, on nous dit que le traité est une formalité et que l’important est la politique mise en œuvre, or les gens justement voient que Hollande vient de se lancer dans un plan d’austérité pour 2013 de 30 milliards d’économies (37 milliards vient de préciser Ayrault en y ajoutant les 7 milliards ajoutés par son gouvernement pour la fin 2012) ; ce plan d’austérité est le plus important jamais fait en France et en plus pour atteindre en 2013 un déficit de 3% du PIB (qui d’ailleurs ne sera pas atteint car fondé sur une hypothèse de croissance de 0.8 jugée irréaliste par TOUS les économistes). Au moment où on voit les dégâts causés par un retour au 3%, on voudrait nous faire croire qu’avec le Traité ce serait mieux alors que celui-ci prévoit que les déficits ne doivent jamais dépasser 0.5%, avec de surcroit des sanctions automatiques  en cas de dépassement. Enfin ces derniers jours est revenu l’antienne de « sauvons l’euro » ou « être contre le traité c’est vouloir sortir de l’euro »….Cet argument passe de moins en moins car trop resservi depuis quatre ans où on nous joue tous les six mois le jeu du quitte ou double de l’Euro et de l’austérité. Bref les esprits sont en train de s’interroger et c’est le moment de diffuser documents et arguments. Les bouquins de Mélenchon et de Laurent, ceux des économistes atterrés, le très pédagogique numéro spécial de A gauche dont vous pouvez demander  des exemplaires en nombre, les vidéos, les sites ….Bref nous ne manquons pas de matériaux pour dire que ce traité et l’austérité qu’il systématise est :

1 – un non sens économique : alors que le début de récession dans tous les pays développés éteint les moteurs de la demande privée (consommation, investissement, exportations) il est stupide d’étouffer la demande publique par des économies drastiques. Lisez les derniers bouquins de Krugman ou Stiglitz qui ne sont ni socialistes ni révolutionnaires : ils n’ont pas de mot assez durs pour stigmatiser un tel aveuglement, qui ne s’explique pour eux que par une soumission aux diktats de la finance.

2 – Une injustice sociale, car ce traité ne vise qu’à faire payer par les peuples la crise du système financier. Que pèse la nouvelle tranche à 75% sur les plus riches (déjà présentée comme provisoire) face à la baisse des pensions et des salaires, la hausse de l’âge du départ ou l’hémorragie des services publics d’éducation et de santé. Chacun voit bien en Grèce ou en Espagne qui paye la crise : la jeunesse, le salariat, les artisans, les petits retraités… La misère sociale ne peut que s’accroître sous les effets de la politique d’austérité généralisée qui sera gravée dans le marbre du traité.

3- Un déni démocratique, d’une part parce qu’on se garde bien de demander au peuple de trancher et d’autre part parce que ce traité vise à dépouiller complètement les Etats nationaux et leur représentation élue de tout pouvoir budgétaire. Par différents mécanismes qui sont bien expliqués dans les références ci-dessus tous les pouvoirs vont se trouver concentrer dans des instances non élues : la Commission et la Cour de justice de l’Union (dont la jurisprudence ultra libérale fait craindre le pire).

En conséquence la mobilisation pour la manifestation du 30 septembre est essentielle. Je serai dans le train qui part de Montpellier à 7h24. Vous trouverez encore quelque places sinon faites comme ces jeunes croisés samedi qui mettent en place des covoiturages. Bref la démonstration de force du 30 est importante.

Un rapport de force qui se joue dans les mois qui viennent

Notre manifestation va participer de quelque chose de plus large : le rapport de force à l’échelle de l’Europe comme du pays entre capital et travail. Il y a quelques jours une information intéressante est passée dans les journaux patronaux. Il était souligné la baisse sensible des salaires et donc pour eux du « coût du travail » en Grèce ; et ces articles remarquaient que si les 9 plans d’austérité successifs depuis trois ans n’avaient pas réussi à faire baisser le déficit (puisque celui-ci et la dette sont plus importants qu’avant la crise) ils avaient néanmoins permis de faire baisser les salaires et de modifier le fonctionnement du marché du travail. L’enjeu central de la confrontation actuelle est bien souligné. Il en va de même chez nous lorsque Parisot à l’assemblée du MEDEF (où tant de ministres se sont précipités !) a souligné le caractère essentiel de « la réforme du marché du travail » et de la maîtrise du coût du travail. De ce point de vue Hollande a été clair : soit les partenaires sociaux s’entendent soit le gouvernement tranchera d’ici la fin de l’année….et ce qu’on entend a de quoi nous inquiéter notamment la remise en cause du CDI. Bref quelle que soit l’issue parlementaire de début octobre sur le traité notre grande mobilisation du 30 septembre participe de la construction d’un rapport de force favorable au travail dans les mois décisifs qui s’annoncent.

René Revol.

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