Cher(es ami(e)s
L’histoire s’accélère ; tout le monde plus ou moins le ressent, et ce malgré l’aveuglement qu’engendre la morne répétition du quotidien (ce quotidien qui pousse certains à croire que rien ne changera). Dans la phase finale de la campagne des présidentielles, la situation met en évidence les enjeux de l’époque, crée une tension palpable. Nombre de nos concitoyens, soucieux d’écarter le brouillard médiatique, sont à la recherche de repères et regardent du côté du Front de gauche. Ce que nous avons d’ores et déjà construit dans cette campagne ouvre une réelle perspective et nous crée des obligations collectives et personnelles pour les jours et les heures qui viennent. Avant de préciser ces obligations un mot sur le contexte.
La crise financière, le retour en force !
L’étau de la crise financière, qui s’était un peu distendu en février-mars, se resserre à nouveau, sous l’effet d’un mécanisme qu’on a analysé en détail depuis des mois. Après la Grèce qui sombre dans une misère sans fond (et où les prochaines échéances électorales à l’automne donnent des sueurs froides aux puissants puisque les sondages créditent l’équivalent grec du Front de gauche de 30 à 40% des voix), la vague atteint l’Espagne où le chômage monte comme une fatalité inexorable touchant un jeune sur quatre avec dans certaines régions des pics à 60% ; FMI, BCE et Commission (la fameuse troïka) – qui exercent déjà un véritable protectorat de fer sur la Grèce – exigent de l’Espagne des sacrifices encore plus importants que ceux décidés par le gouvernement conservateur, notamment une drastique réduction des dépenses de santé et d’éducation gérées en Espagne par les régions. Au Portugal la récession est toute aussi avancée avec son cortège de régressions. Dans ce pays il est intéressant de noter que l’assemblée nationale a adopté le MSE et le traité européen ; la docilité des socialistes portugais ne leur ont pas pour autant évité de se faire envoyer sur les roses par les autorités bruxelloises quand ils ont demandé « un ajout pour la croissance ». L’échec de cette méthode, celle-la-même annoncée par Hollande s’il est élu, signale d’ores et déjà la vanité de cette stratégie. En Italie, la dégradation économique et sociale s’accélère ; un de ses sinistres moyens de mesures en est une vague sans précédent de suicides. Les marchés financiers accentuent leur pression sur ces trois membres de la zone Euro. A défaut de pouvoir jouer à la baisse la monnaie de ces pays, puisque nous avons la même monnaie, on joue sur la dette de chaque pays en faisant monter le taux d’intérêt pour mieux obtenir les saignées nécessaires au paiement de la rente.
Dans ce contexte la France est devenue depuis quelques jours un enjeu : la sortie ce lundi par Francfort d’un instrument de spéculation sur la dette française en est l’illustration la plus visible. Les marchés financiers (autrement dit l’oligarchie financière qui dispose depuis 25 ans du pouvoir du capitalisme financiarisé) n’attendent pas le résultat des élections pour organiser leur pression sur notre pays et son peuple. La perspective d’une défaite de la droite mais aussi de la présence d’une gauche de combat (un Front de gauche à un niveau historique élevé) a déclenché la contre offensive du capital. Sans retenue et avec grossièreté, Madame Parisot avait ouvert le bal il y a quinze jours, faisant de Mélenchon l’héritier d’une forme de Terreur. L’offensive contre le Front de gauche est désormais générale, mêlant dans le flot des attaques les cadres de l’UMP, quelques ténors socialistes apeurés, Cohn-Bendit et des verts déboussolés, sans oublier Michel Onfray oubliant sa radicalité passée (et maniant amalgames et mensonges particulièrement choquants chez un intellectuel supposé rigoureux), le Nouvel Observateur et quelques sycophantes du même acabit. Cette offensive aura le même effet qu’en 2005 : la vague de mépris et d’insultes sur le Non attira alors vers nous l’intérêt du peuple, nous faisant grandir comme une alternative. Ah que le FN bien installé en troisième position était pratique. Ce petit monde préfère encore une Le Pen à qui ils ont distribué sans complexe moult brevets de dédiabolisation. La perspective qu’une force de gauche occupe la place de challenger remplit d’effroi ces messieurs mais fait a contrario naître un grand espoir dans le peuple.
La vague Mélenchon et ses ressorts
Quiconque a participé aux rassemblements de la Bastille, du Capitole ou du Prado a été frappé non seulement par le nombre de personnes rassemblées comme cela n’a jamais été le cas dans l’histoire électorale de ce pays, mais aussi par le caractère populaire et bigarré, les traits de bonne humeur et de détermination, sans parler de cette présence de la jeunesse massive et joyeuse. Dans le mouvement actuel vers Mélenchon le courant le plus fort est parmi les jeunes, les quartiers populaires et les ouvriers. Un élan populaire s’est formé et dans ces derniers jours de campagne de nouvelles populations plus ou moins dépolitisées vont commencer à se tourner vers la candidature Mélenchon en mélangeant intérêt et interrogations multiples. Ces derniers jours, en rencontrant des citoyens de toute sorte notamment bien au-delà des sphères militantes et politisées, j’ai ressenti la présence d’une masse énorme de gens intéressés par nous mais non encore décidés sur leur vote. Leur sentiment moyen est de considérer que Sarkozy c’est fini et que Hollande çà ne va pas changer grand chose. On perçoit nettement un sentiment que les candidats « institutionnels » (Sarkozy, Hollande, Bayrou, Le Pen) répètent le même disque que lors des échéances précédentes sans apporter de solutions aux questions urgentes de la situation. Par ailleurs c’est seulement maintenant que certains s’éveillent à l’existence du Front de gauche et de son candidat, désormais perçu par le grand nombre. Avec un attrait et un intérêt évident et en même temps une hésitation, un doute, une retenue qui appelle de notre part arguments et réponses. Voyons un peu les remarques glanées autour de moi depuis une dizaine de jours.
Il y a d’abord de nombreuses remarques qui relèvent de comportements électoraux que je pourrai qualifier de « stratégiques » par exemple «je voterai bien Mélenchon parce que çà me ferait plaisir que Le Pen soit renvoyé à la 4ème place ! » ou le désormais célèbre « Un vote Mélenchon garantit de peser à gauche sur Hollande »….enfin depuis ce weekend certains s’interrogent sur un vote Mélenchon pour battre Sarkozy dés le premier tour. Ces attitudes stratégiques sont certes présentes mais elles sont minoritaires dans cette masse populaire d’indécis. Désormais il y a une vraie interrogation populaire sur les solutions qu’apporterait un Front de gauche au pouvoir. La majorité prend au sérieux l’élection comme notre réponse politique, cela parce que la situation est justement très sérieuse. Les questions fusent sur le SMIC à 1700€ brut, la hausse des salaires et la possibilité de le réaliser. A chaque fois que j’y réponds j’emporte la conviction autour de moi. Je vous ferai passer sous peu une petite vidéo à ce sujet que vous pourrez répercuter à votre guise. L’appel des petits patrons à voter Mélenchon a aussi beaucoup de succès non seulement auprès des indépendants mais auprès de tous car il montre la faisabilité de notre programme. Il en va de même sur la retraite à 60 ans, sur le salaire maximum ou l’imposition du capital et des riches. Désormais ces questions sont au cœur de la campagne et nos citoyens s’interrogent dessus. Les moments où nous développons méthodiquement le contenu de la planification écologique intéressent particulièrement car cela dessine un modèle économique alternatif en phase avec la situation.
Bref amis et camarades, vous êtes des milliers à lire mon blog et je vous invite à utiliser pleinement ces derniers jours où tout le monde s’éveille aux enjeux de l’élection pour vous adresser fraternellement à TOUTES et TOUS : amis, famille, voisins, collègues de travail, membres de vos associations, listes de votre carnet d’adresse…Ne négligez personne et ne rejetez pas ceux qui avaient eu dans le passé des positions différentes de vous car dans ce domaine tous les jours nous amène des surprises. Fournissez les argumentaires les plus adaptés aux uns et aux autres. Nos rassemblements donnent un sentiment de force qui attire et maintenant il s’agit d’aider au mouvement par des millions de discussions particulières.
Quant à moi je vais y participer systématiquement cette semaine en m’adressant à toutes mes relations, quelles qu’elles soient.
Par ailleurs la semaine sera chargée avec :
Mardi 17 à 18h30 salle Georges Brassens à Sète MEETING Départemental du front de Gauche où je prendrai la parole au nom du PG, aux côté d’Olivier Dartigolles du PCF, d’un représentant de la FASE et de représentants grec et espagnol.
Mercredi 18 à 20h Réunion publique à Grabels salle du centre de loisirs.
Jeudi 19 après midi Participation au colloque de la CNL sur le logement.
Jeudi 19 en soirée présence à La Paillade avec écoute collective du grand meeting parisien.
Vendredi 20 à 19h Salle Guillaume de Nogaret à l’Espace Pitot participation à un débat contradictoire sur la laïcité.
Bref une semaine décisive avec pour enjeu la surprise positive du 22 avril 2012 qui effacera définitivement la mauvaise surprise d’il y a dix ans.
Bon courage à toutes et à tous.
Pourrait-on savoir dans quelle salle de la paillade la retransmission collective ?
D’autre part pour illustrer une certaine ambiance du côté de PS. A St ouen où je suis ce soir les « »camarades » » du PS ont systèmatiquement recouvert un collage FdG alors qu’il y avait de la place en dessous!! Belle idée de la démocratie, de tout temps je fais des collages, la tradition a toujours voulu que l’on se respecte ou du moins que l’on partage l’espace. Mais peut-être ne sont-ce que des personnes payées, comme à Montpellier où Madame Anne-Yvonne LEDAIN, paye 10€ de l’heure pour 15 h. de tractage sur les voitures de mon quartier. De quoi arrondir les fins de mois d’une personne au RSA !!!