Note du 10 avril
Ne croyez pas que ce soit un slogan ; c’est un résultat évident pour quiconque réfléchit et étudie la situation objective de notre pays sans se laisser étourdir par le brouhaha électoral et médiatique.
Les élections présidentielles et législatives vont avoir lieu entre le 22 avril et le 17 juin ; et personne ne vous dit ce qui va se passer le week- end qui suivra le 17 juin ? En effet est convoqué pour cette date le sommet européen où siégera le nouveau président français avec à son ordre du jour la ratification du nouveau traité européen déjà négocié.
Que prévoit ce traité ? La disparition définitive de toute souveraineté budgétaire puisque les budgets nationaux ne pourront plus être adoptés par les parlements de chaque pays sans avoir l’aval des autorités européennes et devront obligatoirement impliquer des réductions massives de dépenses, avec notamment l’intégration de la fumeuse « règle d’or ». Bref nous avions déjà perdu toute souveraineté monétaire en la remettant dans les mains de la BCE, instance non élue mais composée exclusivement de serviteurs des banques et des financiers, et maintenant il en ira de même du budget. Autant dire que les élections ne servent plus à rien si le lendemain de cette élection nous adoptons un texte qui nous condamne à l’austérité obligatoire. Or aucun des deux « grands » candidats ne vous parlent de cette échéance.
Pourtant les milieux d’affaires et les journaux spécialisés y reviennent avec insistance car la spéculation est repartie de plus belle contre l’Espagne, le Portugal et l’Italie avec une montée inquiétante des taux d’intérêt. Banques et marchés financiers commencent à réclamer encore plus d’austérité pour que les peuples payent leur incurie et préservent ainsi leurs profits exorbitants. Ces derniers jours, après une pause en février mars, les puissances financières qui dominent les marchés et dictent leurs lois depuis deux décennies se sont remises en action pour peser de tout leur poids sur les gouvernements : après avoir imposé des gouvernements non élus à la Grèce et à l’Italie dirigés par des technocrates de la finance internationale, ils remettent aujourd’hui le couvert en organisant une formidable pression spéculative sur les pays les plus faibles de la zone Euro. Fidèles serviteurs des marchés, les dirigeants européens préparent avec soin les plans d’austérité. Les élections ont eu lieu en Espagne et maintenant les « marchés » exigent du gouvernement espagnol qu’il aille encore plus loin dans l’austérité, la baisse des salaires et des pensions, le démantèlement de toute protection sur le marché du travail….et les Espagnols sont sortis la semaine dernière par millions dans les rues pour le refuser.
La perspective des plans d’austérité dés le lendemain des élections doit être replacée au centre du débat électoral de ces 15 derniers jours de campagne. Nicolas Sarkozy multiplie les gadgets électoraux pour éviter soigneusement d’en parler mais faut il rappeler que c’est lui qui a élaboré ce traité et il s’est engagé à le mettre en œuvre. Première conclusion : si nous ne voulons pas de cette austérité commençons par chasser celui qui l’a programmée. De son côté Bayrou a déclaré son accord total avec ce traité ; quant à Le Pen elle n’en parle pas, toute occupée à accuser l’immigration de tous les maux (chassez le naturel xénophobe par la porte il revient en force par la fenêtre !).
Quant au candidat socialiste François Hollande qu’a-t-il dit ? Il a tardivement pris l’engagement de « renégocier le traité » ? Mais qu’est ce que cela veut dire précisément ? Quand on le lui demande, à lui ou à ses lieutenants, il répond que cela consistera en une déclaration annexe au traité qui proclamerait la nécessité de la croissance et de l’emploi ; bref de belles paroles permettant de faire avaler les mesures bien concrètes d’austérité. Un tel « engagement » ne saurait suffire.
Il y a un seul moyen de garantir un rejet pur et simple du plan « austéritaire » européen c’est le bulletin de vote Mélenchon !
Voilà pourquoi nous retrouvons dans cette campagne les mêmes éléments que la campagne pour le Non en 2005 au TCE : argumentation précise partagée par le grand nombre, initiatives de terrain créant une vraie dynamique populaire, rassemblement de toutes les composantes de gauche qui veulent rester fidèles à l’idéal de gauche et qui font passer au second plan leurs divergences, implication des jeunes et des quartiers populaires, enthousiasme et bonne humeur dans la mobilisation des uns et des autres….
Amis et camarades, continuez votre travail de fourmi auprès de tout ce qui vous sont proches, continuez votre travail de taupe dans tous les rouages de la vie sociale, et le 22 avril sera le premier jaillissement de la révolution citoyenne. Le vote Mélenchon le plus élevé possible c’est à la fois notre meilleure protection et le point de départ pour une autre politique en France et en Europe.
Et commençons par donner le samedi 14 la plus formidable démonstration de force dans les rues de Marseille !
Au nom de tous mes engagements ininterrompus depuis mon adolescence pour l’émancipation humaine, je ressens aujourd’hui dans tout mon être, quasi physiquement, l’importance cruciale de notre rendez vous avec l’histoire ce dimanche 22 avril.
René REVOL
PS : Des amis m’écrivent pour me demander de m’exprimer sur ma candidature aux législatives dans la 2ème circonscription et expriment leur impatience d’y participer. Amis, je vous réponds que l’essentiel aujourd’hui est d’assurer le meilleur score à Mélenchon et de répondre à cette montée d’une véritable insurrection civique dans les urnes. Notre victoire au présidentielle conditionne tout le reste. Ne faites pas comme tous ces arrivistes et professionnels qui ne pensent qu’à leur élection personnelle. Au diable les ambitions mesquines et locales de tous ceux qui se présentent ici en ne pensant qu’à l’élection …municipale de 2014 ! La double tâche de l’heure c’est d’une part d’assurer la défaite de la droite et de l’extrême droite et d’autre part que le Front de gauche prenne le pas dans la gauche pour que nous ayons le changement véritable dont notre peuple aura besoin.
René Revol, responsable régional du Front de Gauche Languedoc-Roussillon était ce jeudi 12 avril l’invité de France Bleu Hérault (SMIC à 1700 €, pouvoir d’achat, permis de conduire…).
http://partidegauche34.midiblogs.com/archive/2012/04/12/rene-revol-etait-ce-jeudi-sur-france-bleu-herault.html
encore une fois, faudrait pas déformer les propos d’Eva Joly.
Quand elle parle de » Gauche folle », elle veut dire que il ne doit pas y avoir de compromission entre le PS et le PG ; de sa part, ce n’est absolument pas homophobe.
bonne journée.