Il se passe quelque chose !

Note du 15 février

L’ampleur des tâches de la campagne du Front de Gauche, liée aux obligations de mon mandat municipal que j’assure d’une main ferme en toutes circonstances, m’ont quelque peu éloigné du clavier ; m’y revoilà pour vous dire qu’il se passe quelque chose !

L’évènement du 8 février

photo Stéphane Brulot

Le 8 février Jean-Luc Mélenchon a tenu son meeting régional en Languedoc-Roussillon à Montpellier. Quelle démonstration ! Déjà les succès des meetings précédents nous avaient obligés en catastrophe à changer de hall dans le parc expositions. Nous avons quitté les salles qui avaient pourtant fait le plein de la gauche antilibérale :
le 22 mai 2005 pour le Non de gauche, le 17 novembre 2006 pour l’unité antilibérale et le 29 janvier 2010 pour la liste régionale d’ « A Gauche Maintenant » que j’ai eu le privilège de conduire, chacun de ces rendez vous rassemblant entre 4 et 5 000 personnes. Cette fois ci ce fut une véritable marée humaine et nous étions au gros du meeting plus de 9 000, retrouvant des affluences que seule la candidature de Mitterrand de 81 avait rassemblé. En soi cela est déjà un évènement. Mais tous ceux qui ont vécu cette soirée voyaient bien qu’il se passait quelque chose de nouveau ; comme l’a dit Midi-Libre lui-même : « une nouvelle gauche est née » ! La première chose qui frappait était la diversité des publics présents qui au fur et à mesure de la soirée s’unifiaient dans l’adhésion aux idées développées par le candidat du front de gauche. Pour illustrer ce point voici un extrait d’un mail que m’a envoyé un sympathisant, jusque là un peu sceptique, le lendemain du meeting :

«Cher René, Je veux te témoigner ma grande satisfaction après le meeting d’hier. Mélenchon m’a enthousiasmé et tu peux compter sur moi pour la campagne […]. Arrivé largement en avance j’ai pu observer l’arrivée du public et je me suis permis d’en aborder pour leur demander les raisons de leur présence ; j’ai le sentiment que toutes les composantes naturelles de la gauche étaient là : des communistes revigorés et fiers de voir leur parti repartir enfin à la hausse, des syndicalistes très nombreux arborant fièrement leurs badges CGT, SUD, FO ou FSU et çà c’est sacrément nouveau en France, les militants altermondialistes qui ne se réfugiaient pas comme avant dans une sorte de retenue politique, des militants des droits de l’homme, les associatifs engagés dans la défense des travailleurs sans papiers, les animateurs des collectifs contre les gaz de schistes ainsi que des agriculteurs des hauts cantons, des écologistes bien sûr attirés par l’idée de planification écologique et inquiets de l’accord PS-EEVerts, les militants anticapitalistes qui semblaient trouver une issue à l’impasse du NPA, et puis des socialistes assez nombreux dont un qui affichait son badge du poing et la rose (quand je lui ai demandé pourquoi il était là, il me répond : « je viens voir par moi-même ce que dit Mélenchon mais aussi pour le moment j’ai l’impression que c’est le seul candidat qui puisse se dire socialiste. » ). Il y avait aussi beaucoup de gens qui étaient venus à 2 ou 3 sans afficher une appartenance et que je voyais au cours de la soirée s’échauffer, rire et applaudir. Mais ce qui m’a le plus impressionné c’est cette masse de jeunes qu’on n’avait pas vu depuis longtemps dans les meetings de gauche ; ils étaient particulièrement actifs et joyeux. Quand je pense à tout ce qu’on dit sur leur dépolitisation et leur zapping permanent et là ils sont restés attentifs à suivre des discours pendant prés de deux heures ! Bref tu dois savoir tout çà autant que moi mais ce que je veux surtout te dire : faites bien attention à offrir à tous ces gens un cadre ouvert et dynamique où ils se sentent à l’aise comme ils sont pour qu’ils puissent agir .Le PG et le Front de gauche peuvent être ce cadre de reconstitution de la gauche si on s’y prend bien. Je vois une force considérable prête à se mettre en mouvement. Bien à toi et à bientôt. Marc »  

Photo Loïc Bertrand

Marc résume très bien mon sentiment : une force populaire s’unifie et se met en mouvement. Désormais va se produire un aller retour permanent entre ce qui se passe d’un côté dans le sommet de la campagne et de l’autre l’action souterraine des mille et une discussions et rencontres au travail, au café, entre amis, en famille. Dans la période qui s’ouvre le mécanisme des petites phrases et de la pipolisation, qui font le spectacle médiatique habituel des campagnes avec un peuple de spectateurs passifs, semble bien compromis. Des enjeux vitaux pour la vie du peuple vont désormais venir sur la table maintenant que notre candidat est audible de tous. 

Février mars : l’enjeu du traité européen
Parmi ces enjeux, il est significatif que la question européenne soit à nouveau au centre, maintenant que le cinéma de Sarkozy en sauveur de l’Euro et du triple A se termine en fiasco et que la discrète manœuvre de Hollande en parlant de renégociation…après l’élection semble intenable. Bref les partisans de l’Europe libérale espéraient que la question européenne laisse la place à d’autres sujets dont ils dicteraient l’agenda (sécurité, chômeurs « profiteurs », immigration…) et que nous avalisions ainsi par omission les questions vitales et particulièrement les politiques européennes austéritaires qu’on nous impose. Et bien c’est raté. D’abord parce que pour le grand nombre s’impose le sentiment qu’aucune politique autonome de croissance et d’emploi dans notre pays n’est possible dans le cadre de la discipline imposée par les institutions européennes et des traités européens. En situation de reflux ce sentiment peut produire de la résignation ; mais en situation de montée sociale et politique ce sentiment fonde la nécessité de la rupture avec les traités ultra libéraux qui régentent la construction européenne. Déjà dans la phase précédente de la campagne nous avons pu imposer l’idée que rien n’était possible sans remettre en cause la puissance des marchés financiers (« Les réguler ? Non, leur briser les reins »), au point que dans certains débats je vois les interlocuteurs d’autres forces politiques admettre la main sur le cœur qu’il faut combattre les marchés financiers, même s’ils ne proposent aucune mesure allant dans ce sens. Maintenant c’est le tour de l’Europe : le nouveau projet de traité européen rédigé par Merkozy et approuvé sans résistance par les gouvernements conservateurs et sociaux démocrates de 25 pays sera signé en mars prochain. Or ce traité a le culot d’imposer à tous les pays une discipline budgétaire absolue et que personne ne pourra remettre en cause ; les 3% de déficit de Maastricht sont loin et nous voilà avec 0% ou 0.5% ! Après avoir perdu toute souveraineté monétaire avec la mise en place d’une Banque centrale indépendante de tout pouvoir politique et de tout contrôle démocratique (et on a vu depuis vingt ans que cette BCE n’a de cesse que de se soumettre aux exigences des marchés financiers), le nouveau traité préconise un mécanisme visant à déposséder chaque pays de toute autonomie budgétaire pour imposer à tous la même règle : baisse des dépenses publiques et baisse des impôts des riches ! La campagne du Front de Gauche sera donc une campagne pour dire Non au traité austéritaire ; la souveraineté populaire doit à nouveau s’imposer comme en 2005 mais cette fois ci en étant instruite de l’expérience de la catastrophe à laquelle a conduit le traité de Lisbonne. Chaque jour de la Grèce au Portugal, de l’Espagne à l’Italie, de l’Irlande à la Roumanie, l’actualité amène son lot de faits et d’arguments pour dire Non au nouveau traité. En ce moment l’ampleur des coups portés par la troïka contre le peuple grec indigne tous ceux qui en ont pris connaissance ; et il est assez sidérant que ces mesures soient imposées par ceux qui ont maquillé les comptes (les dirigeants de la droite grecque, la Nouvelle Démocratie , en accord avec le dirigeant européen de Goldman Sachs devenu depuis le président de la BCE qui fait payer cette erreur au peuple grec alors qu’il en est le complice direct ; quant aux sociaux démocrates grecs du PASOK ils sont encouragés par tous les socialistes européens à voter pour l’austérité maximale …ce qui les discrédite pour des décennies aux yeux de leur peuple). La première étape du NON au nouveau traité consiste dans la mobilisation de solidarité avec le peuple grec. Car ce qu’exige la troïka a été voulu par Sarkozy et il devra s’expliquer des souffrances qu’il contribue avec les autres dirigeants européens à imposer à ce peuple.

Le 21 février, les socialistes français au pied du mur
Les dirigeants socialistes français ont cru pouvoir s’exonérer d’une réponse claire sur ce traité. Au parlement européen les députés français se sont abstenus alors que les autres députés socialistes européens votaient pour. Puis François Hollande s’est déclaré favorable à une renégociation du traité s’il est élu. Cette position ambigüe ne va pas tenir longtemps. D’abord nous n’avons pas la mémoire courte : un épisode historique devrait nous instruire ; en avril 1997 lors de la préparation des élections législatives anticipées, qui ont vu la victoire de la gauche plurielle, Lionel Jospin a déclaré sur TF1 : « Les critères de Maastricht ne sont pas gravés dans le marbre et je les remettrai en cause ». Le peuple a donc espéré une remise en cause de l’austérité imposée à l’époque par la convergence pour faire l’Euro. Or en juin 97 à peine élu Jospin a signé le traité d’Amsterdam qui pérennisait les critères de convergence dans le cadre du pacte de stabilité. Les promesses pour demain ne sauraient donc nous suffire. Il nous faut des actes : or justement à partir du 21 février le parlement va aborder le texte préalable à ce traité et adopter ce texte consiste à approuver le traité. Jean Luc MELENCHON a expliqué cela en détail aux 9000 présents du meeting de Montpellier qui ont écouté cela avec la plus grande attention ; ce fut un grand moment d’éducation populaire. Depuis blogs et notes diffusent l’analyse détaillée de ce texte informant ainsi du forfait qui se prépare, à l’image de la formidable campagne civique de 2005. Hollande ne va pas pouvoir prétendre pendant longtemps que c’est un texte technique sans importance. Soit à la fin du mois ils votent ce texte et alors la promesse de renégociation n’est que du vent aux yeux de tous car il se sera fait le complice des plans de misère que l’Europe impose aux peuples ; soit ils votent contre et ils sauvent l’honneur de la gauche et nous aurons ainsi une base unitaire de mobilisation pour remettre en cause le traité. Et qu’ils ne nous fassent pas à nouveau le coup de l’abstention qui revient à laisser passer le texte.

Mener campagne : une tâche pour chacun
Pour terminer deux anecdotes qui montrent que chacun peut se poser la question de la meilleure manière dont il peut participer à cette campagne présidentielle. Un ami non encarté et non engagé politiquement m’informe qu’il est venu avec sa femme au meeting ; convaincus, à la sortie, ils ont acheté dix programmes « l’humain d’abord » et envisagent de les vendre dans la semaine ; ils ont ouvert un petit carnet en faisant la liste de tous les amis et liens familiaux qu’ils vont contacter pour les faire voter Mélenchon le 22 avril en réfléchissant aux meilleurs arguments possibles et les mieux adaptés. Cette démarche simple va se multiplier et irriguer la société dans les jours qui viennent. Le mépris médiatique sur le Front de gauche (qui fait suite au silence médiatique qui ne pouvait plus tenir) convainc chaque jour de nouveaux convaincus qu’ils ne doivent ne compter que sur eux-mêmes pour faire campagne et faire connaître le projet du Front de gauche et son candidat.

Une autre anecdote. Plusieurs enseignants ou parents d’élèves ou citoyens concernés par les questions d’éducation ont pris connaissance du discours de Mélenchon aux vœux au personnel de l’éducation. Et touchés par le contenu ils décident de diffuser le lien qui permet d’écouter ce discours d’une heure. Ainsi l’un d’entre eux écrit cela à ses collègues « Vous ne cessez de dire à vos élèves que pour devenir de vrais citoyens ils doivent se forger une opinion par eux-mêmes en s’informant au mieux ; alors commençons par nous l’appliquer à nous-mêmes pour les prochaines élections présidentielles en refusant le vote mécanique selon ses habitudes ou selon le paresseux vote utile. Aussi je vous demande de consacrer une petite heure à écouter le discours de mélenchon sur l’éducation. Personnellement convaincu par ce discours je suis preneur de toute réaction et de tout débat à ce sujet » et de donner le lien suivant : cliquez ici

Mille démarches similaires se multiplient et forment la matière première d’une mobilisation citoyenne souterraine qui se nourrit de tous les évènements qui se passent à la surface ; je vous appelle toutes et tous à vous y inscrire sans attendre de consignes.

Dans ma prochaine note j’aborderai la question cruciale du logement.

René REVOL

Voir la vidéo du discours de Jean Luc Mélenchon à Montpellier 

J.-L. Mélenchon – Discours de Montpellier par lepartidegauche

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9 commentaires

  1. Bonjour,
    En effet, Mélenchon fait une campagne formidable, et réveille la gauche, l’insolent. A propos d’insolence, il est intéressant de relire ce qu’écrivait Jean Baudrillard en 1997, dans un texte intitulé « La conjuration des imbéciles » dont je mets ici le lien (www.egs.edu/…baudrillard/…/opposer-agrave-le-pen-la-vitupeacuter…) où il est question du combat contre Le Pen…

  2. A noter qu’il a répondu pendant la Conférence de Presse à une question sur les langues régionales, en se réclamant de la position du Front de Gauche des Arts et de la Culture que nous reprenons ci-dessous::

    La diversité culturelle, les langues de France et le Front de gauche
    Le Front de Gauche entend promouvoir en France et dans le monde la diversité culturelle, dont un des fondements concerne la reconnaissance de la richesse que représente la diversité des langues et des cultures. Ce sont des vecteurs populaires d’échanges sans égal dans un monde avec plusieurs milliers de langues et seulement moins de deux cents Etats. Les langues en effet, contrairement à d’autres pratiques sociales, ne s’excluent pas, et le monolinguisme est un handicap qu’il s’agira de faire reculer, sur la base d’une donnée de fond : il n’y a pas en soi de langue inférieure ou supérieure à une autre. La situation française avec une seule langue officielle commune ne saurait pour autant conduire à des pratiques d’exclusion par la langue que manifestent les projets officiels et ceux de l’extrême-droite, par exemple pour acquérir la nationalité française.
    Conscient de ses responsabilités pour préserver les richesses de la diversité culturelle qui constitue le patrimoine de l’humanité, menacé par le rouleau compresseur de l’uniformisation liée à l’impérialisme culturel anglo-saxon, la France doit s’engager à mettre en œuvre un programme de défense et de promotion de toutes les autres langues et cultures, en particulier celles qui sont en danger, au sens des recommandations de l’UNESCO. C’est le cas pour la plupart des quelques soixante-quinze langues repérées sur son territoire (dont le plus grand nombre dans les DOM-TOM). C’est le meilleur moyen de combattre les repliements communautaristes qui favorisent la xénophobie en instrumentant les langues et les cultures.
    Il relève des obligations de l’Etat de proposer une offre généralisée d’enseignement en matière de langues et de cultures, et de soutien à la création et à la diffusion culturelles qui tiennent compte de la géographie et de l’histoire de ses territoires, en coordination avec les différentes collectivités locales : régions, départements, communes. A cet effet, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France verra ses moyens renforcés. Elle sera mise en relation directe avec un Haut conseil aux langues et cultures de France qui sera institué avec la représentation des différents groupes linguistiques, y compris les langues issus de l’immigration et de celles sans territoires Un plan de promotion des LCF sera présenté pour chaque législature au Parlement, en vue de permettre une présence renforcée dans la vie sociale de cette diversité culturelle, en particulier dans les médias, en redéfinissant leur cahier des charges.
    Une nouvelle loi mettra à jour la loi Deixonne de 1951, autorisant l’apprentissage des langues régionales dans l’enseignement public et le Fdg s’engage d’ores et déjà pour en rédiger le projet, en s’adressant aux différents partenaires et associations linguistiques et culturels.
    Le Fdg, dans sa volonté de refonder une Europe au service des peuples, intègrera les langues et cultures de France comme moyens d’ouverture sur nos voisins européens, en proposant de réviser tant sa constitution que la Charte européenne des langues, pour en permettre sa signature.

  3. Moi je constate qu’il est devenu très facile de débattre avec les gens qui m’entourent des propositions du Front de Gauche dans les repas avec des amis que l’on découvre étonnamment sur ses propositions ( ingénieur en géographie spatiale, commercial dans la mécanique, esthéticienne, psychologue, cadre du bâtiment ), sur les marchés, dans les magasins. J’ai 248 contacts avec qui j’échange de l’info au mois une fois par jour et ils reroutent les mails par internet ou sur les réseaux sociaux. Certains écrivent aussi des articles débat que nous nous envoyons, d’autres répondent sur des blogs ou à des articles de journaux en ligne.Nous interpellons en ce moment les députés PS de nos départements respectifs sur le Mécanisme de Stabilité Européene, avec une lettre type;
    Pour le nouvel an nous avions acheté 20 programmes du Front de Gauche que nous avons envoyés comme carte de voeux . Cela a surpris mais intérréssé les destinataires. 30 personnes autour de nous demandent comment s’organiser pour le meeting à la Bastille de mars….C’est facile de rassembler quand on est dans le sens du progrès. C’est notre force

  4. Hélas, la partie de la vidéo de la conférence de presse sur les langues régionales fait une véritable contre-publicité au Front de Gauche…
    Il s’est contenté de dire qu’il était pour qu’on enseigne les Langues Régionales dans le service public (encore heureux !). Mais des langues qu’on enseigne à l’école sans leur accorder une place dans l’espace public, ce sont des langues mortes…
    Si JLM a dit – très rapidement – qu’il était d’accord avec le texte, il n’a aucunement dit la teneur de celui-ci. Comme s’il n’avait pas eu le temps (ou la volonté) de s’en approprier le contenu… Il s’est contenté de dire qu’il était pour qu’on enseigne les LR dans le service public (encore heureux !)
    Il a, en revanche, aligné très longuement ses craintes, aligné des approximations :
    – Sur la Bretagne il parle de l’unification de 5 dialectes en 1941 par un linguiste collaborateur condamné à mort par contumace : tout faux ! On compte 4 dialectes dont 3 (Kerne, Leon Treger) ont adopté une orthographe unifiée en 1908. Par la suite l’unification s’est faite progressivement (1911, 1936, 1941, 1942) avec le 4ème dialecte, le vannetais, et n’a été acceptée que dans le temps. Le linguiste et écrivain Roparz Hemon, puisque c’est lui dont il s’agit, n’a pas été condamné à mort à la libération, mais à 10 ans « d’indignité nationale ». À noter qu’on ne reproche pas à la langue française le fait qu’elle ait été utilisée par le Régime de Vichy Si Rennes n’est pas en pays bretonnant, il y a cependant beaucoup de bretonnants qui y habitent et Rennes se revendique capitale de toute la Bretagne.
    – sur la Charte européenne : le Conseil Constitutionnel aurait déclaré plusieurs articles anticonsitutionnel ! Faux ! Saisi sur 39 dispositions signées à Budapest, il a déclaré qu’aucun de ces articles n’était contraire à la Constitution et n’a sanctionné la Charte que sur le préambule en ce que ses principes généraux évoquent le droit imprescriptible de pratiquer une langue régionale dans la vie publique comme dans la vie privée.
    – Pour Mélenchon, la France, avec la Loi Deixonne, serait à l’avant-garde européenne… Cela fait rire quand on connait le peu de portée de cette loi et le retard considérable accumulé depuis sur les autres pays. Par ailleurs JLM ignore l’historique de cette loi, qui n’est qu’un affaiblissement considérable de la portée de projets communistes qui lui étaient antérieurs. Voir à ce sujet : http://www.felco-creo.org/mdoc/docs/t_doc_2_20120217142550.pdf, un article de Philippe Martel.
    – Mélenchon a peur que les LR deviennent une atteinte au code du travail… on ne voit pas comment, si ce n’est que certains métiers en requièrent la connaissance… comme d’autres exigeront la connaissance de l’anglais ou de l’espagnol… Cette peur est aussi étonnante que de faire des langues régionales des agents du libéralisme. L’uniformité, au contraire est bien plus favorable à l’extension des marchés, sans obstacles culturels ou linguistiques, production et diffusion de masse… En l’occurrence, l’histoire du siècle dernier a plutôt montré l’inverse : l’éviction des langues du peuple de la vie publique, éviction méticuleuse, radicale, qui a abouti au sentiment de haine de soi des locuteurs qui n’ont eu de cesse que de répudier la langue de leur classe sociale… éviction qui a coupé la chaîne des générations : les parents et grands-parents s’interdisant de transmettre leur langue et leur culture à leurs enfants et petits-enfants… Voir : Comment les langues du peuple ont été rendues illégitimes, Un article de « L’Humanité » : http://www.humanite.fr/tribunes/483942
    – JLM a rendu hommage à Serge Lechtimy (http://www.dailymotion.com/video/xoom08_jean-luc-melenchon-conference-de-presse-gueant-lechtimy-civilisation-populisme-8-fevrier-2012-montpe_news) et parlé avec beaucoup de justesse de l’égalité des civilisations. Mais comment ne pas voir la contradiction avec le fait de ne vouloir voir en France qu’une seule langue de la République ? Avec l’impression laissé pas ses propos que si toutes les civilisations sont égales, les langues ne le sont peut-être pas, en tout cas, pas dans l’espace républicain.
    Je regrette de le dire ici : avec mes camarades du réseau « langues et cultures de France », nous sommes régulièrement pris à partie à propos des positions tristement célèbres de JLM sur les langues de France. Nous passons un temps fou à essayer de déminer un terrain sur lequel des militants et responsables du FG s’empressent de poser de nouvelles mines. Comme cette question leur est mal connue (tant sur un plan historique que linguistique), ils nous ridiculisent et ridiculisent le projet républicain du Front de Gauche.
    Sur la question de la diversité linguistique consubstantielle à la République, de grâce, finissons-en avec l’irrationnel. Parlons RAISON e CONNAISSANCE. L’humain d’abord, vous avez dit ?

  5. Je suis socialiste PS et j’étais présent au RV de Mélenchon avec des amis cégétistes et communistes ! La gauche revit et un bon bout de chemin a été fait vers un socialisme qui ne fasse plus honte. Quand seront nous ensemble vraiment (motion C, C6R, rénovation du PS, primaires, Parti de Gauche, Mélenchon, Montebourg, Larouturou, Cohn-Bendit, les indignés et bien d’autres … ?

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