Après un début de l’année extraordinaire, la première quinzaine de mars nous livre son lot de séismes !
Janvier et février ont vu la révolution démocratique triompher en Tunisie puis dans le plus grand pays arabe du monde, l’Egypte, avec son onde de choc en Algérie, au Maroc, dans la péninsule arabique et en Lybie. S’ouvre ainsi une perspective aux peuples du monde, à de nombreux pays touchés par cette vague. Parmi eux, un pays qui m’est cher et où j’ai beaucoup d’amis depuis ma visite en 1988 : le Burkina Faso dont le président Compaoré (responsable de l’élimination physique du valeureux capitaine Sankara en 1987) ; une importante mobilisation de la jeunesse est en cours, alors même qu’il vient de se faire réélire à …80% au premier tour !
Ce jour où je retrouve mon clavier je veux insister sur deux évènements majeurs qui ont un impact énorme dans les têtes de millions d’hommes et de femmes ; on doit en prendre la mesure pour y répondre avec calme et détermination. Ce weekend mes obligations m’ont fait participer à différentes activités – porte à porte avec un candidat, réunion publique, rencontre avec des riverains de la Mosson qui craignent que la pluie la fasse déborder, discussions de villages, match de hand local… J’ai pu vérifier en discutant avec des gens très différents que ces deux évènements les marquaient profondément.
1 Le Japon !
Voilà un des pays les mieux organisés et les plus riches confrontés à un véritable désastre : un séisme et un tsunami entraînant ce qui se révèle heure après heure une catastrophe nucléaire majeure. Le choc est énorme et je le vis comme tel. Il appelle la lucidité. D’abord cela nous rappelle que nous formons une seule et même humanité, pour paraphraser Montesquieu, que nous vivons dans le même écosystème humain et nous en sommes co-responsables. Ensuite ces évènements appellent à la solidarité entre tous les peuples et non au « chacun pour soi » que le capitalisme financiarisé et mondialisé a érigé en système. Enfin et surtout la question du nucléaire est posée avec une acuité particulière. Depuis des années je milite pour une sortie raisonnée du nucléaire. Le parti de gauche a pris cette position dès son congrès fondateur et nous avons ouvert le débat sur cette question avec nos partenaires du Front de gauche. La question énergétique pose en fait le problème de ce qui doit primer : le marché ou le plan, le profit individuel ou l’intérêt général. Il ne suffit pas comme Europe Ecologie de préconiser la sortie du nucléaire sans remettre en cause la concurrence libre et non faussée de l’Europe néo libérale si on veut sortir du nucléaire. Pour le faire il faut PLANIFIER l’utilisation des sources d’énergie renouvelable. Cette question vient d’être posée par la mobilisation en cours contre l’extraction des gaz de schiste. Entre d’un côté le nucléaire et de l’autre la course effrénée jusqu’à épuisement des ressources fossiles, la recherche systématique du profit mène à la catastrophe. Le Collectif héraultais Gaz de schiste, Non merci ! tient dans ma commune mardi soir une réunion d’information et de mobilisation sur les gaz de schiste et je ne manquerai pas d’y assister ; j’ai décidé de prendre un arrêté d’interdiction des forages sur le territoire de Grabels (qui fait partie du périmètre autorisé par le gouvernement). Bref cette catastrophe japonaise éveille les consciences en faisant émerger une double exigence : d’une part la nécessité d’une action internationale concertée et donc l’inanité d’un repli national (car comme on le sait les nuages toxiques franchissent aussi bien les frontières que la finance …toxique) ; d’autre part la nécessité de mettre en place une planification écologique où l’intérêt général commande via la puissance publique. On l’a vu sur les questions européennes depuis 2005, sur les questions économiques avec la crise de 2008, sur les questions sociales avec la mobilisation de 2010 sur les retraites, la nécessité d’une politique radicale en rupture avec la logique de la mondialisation capitaliste devient populaire et majoritaire chez nos concitoyens. Le Front de gauche doit apparaître comme le porteur de cette alternative dans notre pays et ainsi ouvrir une voie pour tous les autres pays européens.
2 – Les derniers sondages qui donnent Marine Le PEN en tête pour l’un d’entre eux et seconde dans les autres cas ont fait aussi leur effet dans les têtes. Avant de revenir en détail sur ces sondages, d’abord l’essentiel : quelque soient les manipulations multiples, un tel sondage et sa publication démontre que la crise politique a commencée en France ! Il va falloir y faire face dés 2011 comme je le prédisais dans mes vœux de début janvier sur ce blog. Précisons donc les choses, à trois niveaux.
Quid de la fiabilité du sondage ? Un ancien sondeur vend lui-même la mèche en disant que le choix de mettre Le Pen devant est un « choix éditorial » ! Avec des marges d’erreurs de 5% en dessus et en dessous on peut mettre devant qui on veut. On découvre aussi qu’il s’agit de sondages internet et que la moitié des sondés déclarent mentir délibérément aux sondeurs. On constate enfin que le coefficient de correction n’est pas communiqué.
Qu’en est-il de l’utilité et de l’usage des sondages : à quoi çà sert et surtout à qui ? A celui qui se retrouve seul face à Marine Le Pen, sûr ainsi de gagner ! La mécanique joue à gauche bien sûr ; on le voit que trop bien : « Peuple de gauche renonce à tes idées et prosterne toi devant les sauveur suprême venu de Washington et du FMI ! Qu’importe le programme et ce qu’il va faire, il est le seul à pouvoir gagner. » Comme me l’a dit un grabellois ce matin dans la file d’attente de la boulangerie « On nous a déjà fait le coup de Miss France en 2007, maintenant c’est Mister you khan ! » Mais cela joue aussi à droite, au point que le seul espoir de Sarkozy est de se retrouver seul face à le Pen. Silence dans les rangs divisés d’une droite affolée par les dégâts de la politique gouvernementale dans l’opinion publique. Tout cela est vrai mais je voudrais soulever un troisième niveau, les effets de ces sondages.
Même si une bonne partie de ces sondages est bidouillée, il ne faut avoir fait aucun travail de terrain pour ne pas se rendre compte qu’ils favorisent des intentions de vote le Pen dans l’expression d’un énorme ras le bol. Dans les nombreux porte-à-porte de cette campagne électorale on rencontre des électeurs susceptibles de voter pour la première fois Le Pen. Que disent-ils ? « donner un coup de pied dans la fourmilière », « pourquoi ne pas essayer ceux qui n’ont jamais été au pouvoir » « je crois que je vais donner ma voix à quelqu’un qui rétablisse l’ordre » « il nous faut quelqu’un de fort »… C’est ce que j’ai personnellement entendu, en laissant de côtés les arguments plus classiques à connotation xénophobe, moins nombreux qu’auparavant. Marine Le Pen et le FN ne s’y trompe pas en drapant son discours dans des plis soit disant sociaux ou laïques. Pour conquérir des voix, avec la crise économique, sociale et écologique, après les mobilisations populaires en France et dans le monde, il leur faut biaiser. Mais comment ne pas voir aussi qu’une fraction de la classe dominante tant économique que médiatique et politique ne s’interdit plus un possible recours ou alliance avec le Pen pour sauver le système menacé.
Dans la crise politique l’effondrement dans l’opinion de Sarkozy se conjugue avec la montée parallèle de le Pen. A cette crise politique il faut une réponse politique. Pas la répétition de l’argument socialiste de 2002 qui faisait de la multiplicité des candidatures à gauche la cause de la présence de le Pen au second tour. Cet argument est usé et ne peut marcher dix ans après. Déjà en 2002, la cause profonde de l’absence de la gauche au second tour, ce fut l’absence d’une gauche répondant aux aspirations populaires, la déception et le désespoir social auquel la gauche d’accompagnement ne répondait pas. Devant la rage qu’inspirent les conséquences de la politique de Sarkozy et devant l’incapacité d’une gauche FMI à changer le cours des choses, les mêmes causes peuvent conduire aux mêmes effets.
La responsabilité du Front de gauche est énorme
Il présente d’abord la singularité d’être le seul processus d’union à gauche, prenant appui sur le mouvement social ; il constitue ensuite une offre nouvelle et en rupture avec le système en place ; il a enfin la surface nationale qui fait de lui un recours pour le peuple. Reprenons chacune de ces trois remarques :
1) loin d’avoir une orientation claire, le PS est un conglomérat de personnalités qui fournissent sans arrêt des réponses contradictoires ; le Front de Gauche quant à lui, s’il est constitué de plusieurs composantes, dit la même chose sur quasiment tous les grands sujets. Ainsi, lors de l’atelier national qui s’est tenu à Nîmes le 2 mars, JL Mélenchon et Pierre Laurent avançaient sur des questions clés, les mêmes positions lors d’un des grands débats sur le programme partagé.
2) Le Front de gauche ne se pose ni comme supplétif de second tour pour un PS hégémonique, ni comme protestataire isolé et impuissant. Il est candidat à gouverner à gauche pour mettre en œuvre de réelles mesures de rupture.
3) Ces cantonales le prouvent : le FdG est présent dans 1660 cantons sur les 1976 renouvelables. C’est la seule force avec le PS, l’UMP et le FN à avoir une telle couverture nationale. Les autres étant très loin derrière. Ainsi des centaines de nouveaux visages manifestent au grand jour le renouvellement politique et incarnent un changement possible. Avoir construit une telle force nouvelle en trois ans est déjà un succès. Il faut désormais le projeter sans aucune retenue. La course de vitesse est lancée avec le FN, comme dans les années trente. Au-delà des différences entre les deux périodes, il nous faut avoir conscience que la situation est grosses d’enjeux majeurs. Il n’y a pas de petits combats. A commencer par ces élections cantonales qui doivent être la première réponse aux constructions politiciennes et sondagières. Alors amis, camarades, citoyens, ne négligez pas ce rendez vous des 20 et 27 mars, mobilisez autour de vous, sensibilisez famille, proches et amis, collègues et jeunes.
Je vous donne rendez vous au grand meeting du Front de gauche qui se tiendra à La Paillade le jeudi 17 mars à partir de 18h30 au centre Léo Lagrange. Jean Luc Mélenchon, co-président du front de gauche et Pierre Laurent, secrétaire national du PCF ont envoyé un message de soutien aux candidats du Front de gauche, prendront en particulier la parole Roland Leroy, figure historique du PCF, ancien directeur de l’Humanité, Marc Dolez, député PG du Nord. Plus qu’un meeting électoral, ce sera un tremplin pour le combat politique.
Faisons face ensemble aux urgences, l’actualité nous le rappelle avec force.
René REVOL
Bjr,
Je fais partie des vrais sondés par téléphone (dernièrement) et franchement j’ai répondu totalement à l’inverse de ce que je pense, fais et ferai.
Il n’y a aucun mal à mentir aux menteurs. Les résultats ne me surprennent guère, je les trouve même très amusants.
Je ne regrette en rien mon acte car je hais les sondeurs par contre ce qui est sûr c’est que quoi qu’il arrive, il ne me viendra JAMAIS l’idée de voter FN et je ne suis aucunement paniqué par le montage médiatique autour de la montée de celui-ci.
Il faut quand même garder les pieds sur terre ^^
J’en profite pour lancer un appel : faites comme moi si cela vous arrive d’être choisi dans le panel.
Les fachos ,
c’est pas qu’ils veulent qu’on se demande si ce sont vraiment des ordures,
c’est qu’ils veulent que tout le monde en soit sûr.
FRANCE : SORTIR DU NUCLÉAIRE, C’EST POSSIBLE !
Organiser la sortie planifiée de l’électro nucléaire > proposition n° 101 du programme partagé. http://partidegauche34.midiblogs.com/archive/2011/03/16/organiser-la-sortie-planifiee-de-l-electro-nucleaire-proposi.html
En direct depuis la télé NHK : FUKUSHIMA : ALERTE NUCLÉAIRE, la catastrophe redoutée semble imminente. En direct libre sur tv NHK
SÉISME-TSUNAMI/La crise nucléaire s’est significativement aggravée au Japon
http://partidegauche34.midiblogs.com/archive/2011/03/15/au-japon-en-direct-tv.html
SUIVEZ-NOUS SUR TWITTER :
http://twitter.com/partidegauche34
Amitiés militantes et patisanes de Gauche
Lolo34
Bravo pour l’excellent résultat d’hier à Montpellier-9 ! Le laminage de la droite parlementaire par le FN fait quand même un peu froid dans le dos, surtout avec un PS aux abonnés absents : alors courage !