Dans cette note je vous parle des révolutions dans le Maghreb et le Moyen Orient, des leçons qu’on peut en tirer en lien avec un texte d’Aristote, des libres propos d’un médecin de garde particulièrement significatif de l’ambiance qui grandit chez nous, de mes premiers retours de campagne sur les cantonales et enfin je laisse la parole à mon ami B. Flacher qui a participé au FSM de Dakar. La semaine prochaine je vous donnerai quelques remarques d’un travail que j’ai fait sur la situation de la jeunesse.
Tunisie, Egypte et une leçon d’Aristote sur la démocratie !
C’est poignant de voir nos élites politiques, médiatiques et même intellectuelles proclamer leur admiration devant les révolutions tunisienne et égyptienne alors qu’il y a quelques mois ils nous présentaient Ben Ali et Moubarak comme de solides remparts contre l’islamisme. Et quand on faisait allusion à la torture et à la répression, on avait droit au mieux à l’éternel argument du moindre mal et même aux fumisteries selon lesquelles les pays en question étant peu développés il leur fallait la tutelle d’une main de fer ou un père autoritaire pour ces grands enfants et après tout mes braves gens « on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs »… Ces arguments je les entends en permanence depuis ma jeunesse. Je me souviens d’ailleurs en octobre 1967 lors de mes études à sciences po à Grenoble cet argument je l’ai entendu lors de l’AG de la MJC de St Martin d’Hères dans la bouche du jeune gaulliste de l’UJP qui voulait justifier la peu démocratique constitution gaulliste de la Ve République (ce jeune cynique s’appelait Alain Carignon, futur maire de Grenoble corrompu, condamné puis emprisonné !) ; mais le plus étrange c’est que le très stalinien responsable de l’époque des jeunes communistes reprenait le même argument pour justifier l’absence de libertés publiques en URSS ! D’ailleurs les temps commençaient à changer puisque notre liste à cette AG a pu battre à la fois les gaullistes et les staliniens avec l’aide active d’une partie des jeunesses communistes qui avaient lâchée l’orthodoxie officielle. Il peut être utile à la jeune génération de faire l’inventaire de ces expériences.
Mais l’avantage extraordinaire que nous vivons en ce moment c’est la vitesse à laquelle se règlent des questions aussi vitales qui mettaient à l’époque des années à faire leur chemin. Ainsi en Egypte et en Tunisie on voit parfaitement se nouer dans une même dynamique révolution démocratique et révolution sociale. Les mêmes processus sont à l’œuvre désormais en Algérie et au Maroc, en Lybie, au Bahreïn, en Jordanie, au Yémen et même en Irak où une société martyrisée par la « guerre pour la liberté » commence à se reconstituer et se soulève contre les inégalités et la répression. Sous des formes différentes car dans des contextes différents et issus d’histoires différentes, les processus suivent les mêmes chemins que nous observons aujourd’hui en Tunisie et en Egypte. D’abord l’exigence démocratique ne se contente pas du départ du tyran dont elle avait fait la condition première. Elle exige ensuite le départ de tous les ministres et responsables qui étaient liés à l’ancien régime, puis elle exige que la souveraineté populaire s’exerce par des élections libres et enfin elle demande que la constitution soit refaite pour assurer effectivement le pouvoir du peuple, la revendication de la constituante par lequel le peuple maîtrise sa souveraineté fait son chemin comme en Amérique latine (je rappelle pour mémoire que lors de la campagne régionale de l’an dernier j’avais parlé de constituante ; du PS à l’UMP on s’était gentiment moqué de mon « utopie »). La douce transition appelée de ses vœux par Obama en prend un coup. Mais il y a plus intéressant c’est la puissance du contenu social de ces révolutions.
Les esprits formels séparent politique et social ; c’est une grave erreur. A partir du moment où le grand nombre exige d’exercer le pouvoir et sa souveraineté, le grand nombre étant nécessairement composé de pauvres il exige un changement profond de ses conditions matérielles d’existence. Ah j’en vois certains d’ici : « Revol nous ressort son Marx ». Non pire que çà messieurs, bien avant : Aristote. En effet celui-ci dans la Politique conteste la définition de Platon de la démocratie qui s’appuie sur le seul critère numérique, la démocratie n’étant que le gouvernement du grand nombre. Aristote insiste sur le contenu social du régime démocratique et fonde sa théorie de la démocratie sur les rapports sociaux existants entre les classes sociales. Pour votre plaisir voici quelques extraits de La Politique d’Aristote :
« On ne doit pas poser en principe, comme certains auteurs ont coutume de le faire de nos jours, qu’il y a démocratie quand la souveraineté réside dans le nombre (…) ni qu’il ya oligarchie quand l’autorité suprême de l’Etat est aux mains d’un petit nombre d’hommes. (…) Mais il y a démocratie quand les hommes de naissance libres et pauvres, étant en majorité, sont à la tête des affaires publiques ; et oligarchie, quand les hommes riches et d’une naissance hors du commun, étant en petit nombre, gouvernent. […] le nombre des hommes qui gouvernent, soit le petit nombre dans les oligarchies, soit le grand nombre comme dans les démocraties, est un simple accident dû au fait que partout les riches sont en minorité et les pauvres en majorité (…). La différence véritable qui sépare la démocratie et l’oligarchie l’une de l’autre, c’est la pauvreté et la richesse. […] Chaque forme de démocratie sera fonction de la classe du peuple qui possède en chaque cas la supériorité numérique : par exemple si la classe des laboureurs l’emporte numériquement on aura une première espèce de démocratie ; et si c’est la classe des artisans et des salariés, la dernière espèce ; et entre les deux des espèces intermédiaires en fonction de la composition sociale. […] On reconnaît unanimement la démocratie par cette notion de justice, c’est-à-dire la possession par tous sans exception d’un état d’égalité. »
Certes nous savons que le « démos » d’Aristote ne rassemblait qu’une minorité puisque les femmes et les esclaves en étaient exclus ; nous savons aussi que la préférence d’Aristote n’allait pas à la démocratie et qu’il préférait une forme intermédiaire fondée sur une sorte de clase moyenne. Mais il n’en demeure pas moins qu’Aristote ouvre une définition où démocratie et justice sociale sont un seul et même mouvement. Le mouvement pour la démocratie est ainsi intimement lié à l’exigence d’égalité sociale, et cela dés l’antiquité. On retrouve ce fil rouge dans de nombreux textes des Lumières avec Montesquieu et Rousseau, chez Spinoza puis bien sûr chez les révolutionnaires français comme Robespierre et Babeuf et naturellement dans la tradition socialiste. Jaurès ne déclare t-il pas que « Le socialisme proclame que la République politique doit aboutir à la République sociale. »
Nous vivons un tournant historique. J’en ai l’intime conviction. Le 14 septembre 2008, avec la faillite de Lehman Brothers, s’est déclenchée la plus grande crise financière depuis 1929, elle s’est vite transformée en crise économique mondiale créant une crise de la dette publique ; couplée avec une crise énergétique et alimentaire, elle ébranle les profondeurs des sociétés et des conditions de vie de millions d’hommes et de femmes. Elle se devait d’avoir des prolongements politiques et ébranler les formes de la domination politique. Les régimes dictatoriaux de Ben Ali et Moubarak sont les premiers à casser provoquant un effet systémique dans toute la zone. Il nous faut maintenant penser et agir en étant à la hauteur de la période qui s’ouvre. L’expérience est passionnante et exaltante, la tâche qui nous attend est immense, comme l’est l’énergie populaire. Nous ne sommes plus le dos au mur pour résister et sauver des miettes, la peur a changé de camp.
L’ambiance change en France aussi.
Je me suis déjà exprimé là-dessus sur ce blog. Juste une anecdote significative : mon fils puis ma femme ayant été victimes d’une grippe virulente, un médecin de garde est passé ce dimanche à mon domicile. J’ai trouvé un homme en colère contre la politique gouvernementale de destruction de la santé publique. Il a, tout en s’occupant de mes malades, multiplié les remarques acerbes contre la logique comptable du gouvernement dont il vérifie tous les jours les conséquences catastrophiques. J’ai retenu en particulier cette remarque « Et en face on va nous mettre le directeur du FMI et ce sera la même chose… » ou encore « on va devoir faire comme les tunisiens »…. m’avouant après que je me fus enfin présenté à lui qu’il ne savait pas chez qui il allait. L’exacerbation va grandissante et gagne aussi les professions médicales. On le voit aussi dans la campagne des cantonales qui commence : j’étais allé vendredi soir à Fabrègues soutenir nos deux excellents candidats du Front de gauche, Thierry angles (PCF) et Marielle Fenech-Montfort (PG) : j’ai trouvé le public de gauche nombreux et particulièrement déterminé. Samedi j’étais sur le marché de Grabels pour soutenir Lionel Descamps et Myriam Aufranc. Je constate que beaucoup de gens savent qu’il y a des élections (contrairement au discours dominant des médias) et disent qu’ils iront voter en mars même si la forme des élections cantonales leur échappe quelque peu. Une personne venue du Mas Drevon (Montpellier), décidée à aller voter Front de gauche en mars, apprenant que ce canton n’était pas renouvelable a exprimé sa cruelle déception de ne pouvoir se rendre aux urnes ! La conscience d’une nécessaire intervention populaire dans les élections fait son chemin. Signalons aussi que pas mal de gens loin du cercle des passionnés de politique ont vu le débat Mélenchon / Le Pen et sont venus me féliciter de la façon ferme et argumentée avec laquelle Jean-Luc Mélenchon a démonté Marines Le Pen qui n’a eu d’autre ressource que de se replier sur le discours classique de l’extrême droite.
Le Forum Social Mondial à Dakar.
Mon ami Bruno Flacher, un des responsables du PG dans notre département, et adjoint au maire à Grabels, a eu la chance de participer au FSM de Dakar il y a une semaine. Expérience tout à fait passionnante où on voit que certains de nos combats locaux correspondent à des problématiques mondiales. Je vous transmets son témoignage.
De retour du Forum social mondial de Dakar.
Tenu du 6 au 11 février, ce Forum s’est déroulé dans un contexte exceptionnel, celui du printemps des peuples de l’autre rive de la Méditerranée, qui après avoir fait chuter les dictatures de Ben Ali et de Moubarak, en menace d’autres.
Militant du Parti de gauche, j’avais promis de livrer mes impressions au cours même de ce Forum, mais les difficultés de connexion dans la maison louée à plusieurs et le soir les multiples coupures d’électricité (lot quotidien des dakarois) m’ont vite découragé.
Un Forum mondial, c’est une marche d’ouverture, un foisonnement d’ateliers les premiers jours, des assemblées de convergence (dites aussi d’action) ensuite et enfin comme émanation de celles-ci, l’assemblée finale qui fait part des décisions prises et des appels qui deviennent ceux du FSM.
La marche d’ouverture.
Traditionnelle dans les FSM, elle a été un moment fort : aux dires de manifestants sénégalais, la plus importante manifestation de longue date dans ce pays soumis au présidentialisme quasi monarchique du vieux Wade. Une multitude de cortèges avec une présence très forte des femmes et des jeunes. Bien sûr des délégations venues du monde entier, mais le gros des quelques 70 000 présents viennent du Sénégal. Nombreux sont aussi les spectateurs venus regarder passer avec sympathie les manifestants.
Chez les jeunes, élèves et lycéens exigent des moyens pour l’éducation. Dont la présence du secteur confessionnel avec leur encadrement ; étonnant si on ne comprend que le privé apparaît moins concurrent de l’enseignement public (sous perfusion avec des classes allant jusqu’à 60 élèves), que recours pour les familles qui en ont les moyens. Comme me l’expliquait un militant, éducateur de quartier, navré d’en passer par là : « Je me sacrifie pour que mes 4 enfants puissent avoir des conditions d’enseignement convenable », tout en précisant que c’est encore possible pour lui qui a un emploi stable, mais impossible pour l’immense majorité.
Les femmes, souvent avec leurs habits traditionnels, affichent leur détermination à combattre pour l’égalité et leur émancipation : droit des femmes à accéder à la propriété de la terre, à la préservation des semences comme une des conditions du droit à la souveraineté alimentaire, droit aussi à l’eau et à l’assainissement pour elles (les porteuses d’eau) et pour les besoins des leurs, le droit à l’égalité dans l’accès à l’éducation, elles qui sont les moins scolarisées… Leurs cortèges sont souvent composés aussi d’hommes et de jeunes gens qui partagent ces combats.
La présence de ces femmes et des jeunes, leur vitalité manifestée par les slogans, chants et danses, les tenues vestimentaires joyeuses et colorées, donnent à la marche un dynamisme communicatif.
Marche pour un autre monde, celui qui se réalise au travers des engagements concrets pour le développement avec de multiples initiatives de terrain (quartiers, villages, coopératives), d’activités autogérées de maitrise de l’eau, de formation, de coopération, de mise en place d’un commerce équitable, de contrôle citoyen… , celui qui ne pourra toutefois vraiment éclore sans action résolue contre l’accaparement des terres, l’annulation de la dette, la lutte résolue contre la corruption, l’emprise de la finance, les oligarchies en place. D’un bout à l’autre est scandé le slogan « solidarité » et souvent « Tunisie, je t’aime » !
La présence le premier jour du président bolivien Evo Moralès – qui fit passer dans son beau discours le souffle de la révolution citoyenne en Amérique latine – d’Hugo Chavez et de Lulla, a contribué à lancer le FSM.
Les ateliers et la méthode du Forum
Chico Whitaker, l’un des promoteurs des forums, dès Porto Alegre, avait averti que le Forum se ferait dans la confusion mais qu’il en sortirait de vraies propositions d’action.
Pas déçu côté confusion pour les deux premiers jours : près de 350 ateliers pour des participants perdus sur le vaste campus de l’Université Cheik Anta Diop, à la recherche de salles souvent non disponibles. Les organisations et bénévoles avaient travaillé sans relâche pour établir un planning précis ; le recteur, donc le pouvoir, n’a accordé qu’au compte goutte les salles et amphis promis. Sabotage, en partie contourné par l’installation de tentes sur le campus.
Quant à la méthode du forum, elle permet aux idées de se déployer et aux énergies de se rassembler pour produire des résultats utiles pour l’action.
Si le Forum est un peu l’auberge espagnole, il n’en ressort pas moins des préoccupations et thèmes majeurs : souveraineté alimentaire, migrations, redistribution des richesses, luttes contre la finance et les oligarchies, lutte pour la paix (dans un continent gangrénée par les guerres).
Si je me suis introduit dans divers ateliers, j’ai privilégié ceux portant sur la libre circulation (les migrants) et l’eau. Quelques mots sur ces deux thèmatiques.
Les migrants et le droit de circulation et d’installation.
En amont du forum s’est tenu un rassemblement de deux à trois cents migrants, à Gorée. Un choix symbolique de l’île, située en face de Dakar, où ont été triés et envoyés vers le ‘nouveau monde’ les africains réduits en esclavage. La maison des esclaves garde la mémoire de trois siècles d’infamie. Ces migrants ont produit une Charte qui a nourri le travail de plusieurs commissions. Parmi l’ensemble de propositions qui ont été faite pour la libre circulation et libre installation, celle d’un passeport de citoyenneté universelle. Dans l’atelier qui avançait cette idée (présentée par le groupe Utopia, elle se veut symbolique à cette étape mais pourrait déboucher sur l’accord de plusieurs pays) j’ai été étonné de son écho, en particuliers auprès des étudiants qui étaient jusqu’alors en marge du Forum. Plusieurs milliers de simili de passeport de citoyenneté universelle se sont arrachés. Jelloul Ben Hamida, un des initiateurs des réunions qui ont produit la Charte des migrants la résolution fianle sur les migrants est Nîmois ; il a su faire passer un réel souffle dans ce combat pour rendre justice à nos frères d’ailleurs.
L’eau
Cette question est portée par de nombreuses associations dont celle de France Libertés de Danielle Mitterrand présente et rencontrée à plusieurs reprises. On ne peut que saluer le combat de cette grande dame de 86 ans, tant en France que dans le monde. Signalons aussi le remarquable travail d’Emmaüs-international présidé par Jean Rousseau et d’un ensemble de responsables d’associations moins connues et d’élus de terrain dans les pays dits en développement. J’ai compris combien la question de l’eau y était transversale. Vitale bien sûr car l’eau c’est la vie… encore faut-il qu’elle soit assainie ! Essentielle pour accéder à la souveraineté alimentaire, se pose donc la question de son usage en lien avec les problèmes de la propriété de la terre, de la maitrise des semences et des circuits de distribution. L’eau, bien commun à préserver de la rapacité financière et de la pollution, exige la gestion collective pour l’accès à tous ; sans oublier les femmes qui conquièrent dans ce combat leur légitime place.
Allons à l’essentiel. L’eau est un bien commun vital, les multinationales n’ont aucune légitimité à se gaver en la transformant en marchandise. C’est ce que dit l’APPEL de DAKAR pour le FAME (Forum alternatif de l’eau qui se tiendra à Marseille en mars 2012).
Le texte proposé à l’assemblée de convergence a été amendé sur plusieurs points. J’y ai contribué et participé à la rédaction finale de cet appel, en demandant en particulier de faire figurer en premier point dans le préambule la reconnaissance par l’ONU du droit humain de l’accès à l’eau, de ne pas oublier d’associer au droit à l’eau celui du droit à l’assainissement (exigence essentielle pour les populations du 1/3 monde), d’ajouter la dimension sociale (ce qui implique que les m3 nécessaires à la vie sont de droit), d’accorder dans ce Forum de Marseille toute leur place aux réalisations et aux élus : ce forum ne sera pas celui de la seule protestation, mais des réalisations pour le retour à la gestion collective et publique de l’eau.
Un autre monde est possible ! Dès lors que les participants partageaient cette perspective au cœur même du FSM, les points de vue pouvaient converger pour produire cet appel incisif et mobilisateur. Le voici. A chacun de s’en saisir.
Il y aurait beaucoup à dire sur ce qui a été vu et entendu.
Sur la présence de multiples organisations (par exemple celle de la CGT qui exposait la grande grève des travailleurs sans-papiers)
Sur les rencontres de responsables et personnalités connues… et moins connues. Pour rencontrer celles-ci, il suffit d’entrer sous les tentes et de discuter avec des hommes et femmes dont l’engagement et la détermination forcent le respect.
Le surbooking de l’avion nous ayant contraint à rester une journée supplémentaire, on s’est autorisé une excursion au Lac Rose (lac salé dont la gestion coopérative est instructive pour extraire quelques 24 000 tonnes de sel par an). On apprend, en traversant la zone côtière, que cette région riche auparavant de cultures maraichères, est désormais l’objet de toutes les spéculations, détruisant les cultures. Accaparement et stérilisation des terres par la finance, bien évidemment contradictoire avec les besoins et la souveraineté alimentaires, mais aussi antinomique au maintien et à la création d’emplois dans les productions vivrières.
Mais comme le dit le syndicaliste indien P.K. Murthy « les peuples de Tunisie et d’Egypte réveillent le monde. L’histoire, c’est le peuple qui la construit. ».
Bruno Flacher.
APPEL DE DAKAR
POUR LE FORUM ALTERNATIF MONDIAI. DE L’EAU
A MARSEILLE EN MARS 2012
En juillet 2010, la reconnaissance par les Nations Unies de l’accès à l’eau pour tous comme un droit humain fondamental a constitué une consécration historique pour les luttes menées depuis des années par les mouvements sociaux, les citoyens, les peuples autochtones, les élus, à travers le monde.
En novembre 2010 était lancé l’appel de Marseille, qui constituait une première étape du projet de Forum Alternatif Mondial de (‘Eau (FAME) porté par les citoyens et les mouvements sociaux.
Aujourd’hui, cet appel s’est enrichi des apports des organisations de tous les continents présents au Forum Social Mondial de Dakar.
- Une nouvelle étape s’ouvre, celle de la reconnaissance de l’eau comme bien commun, source de vie. Le droit à l’eau et à l’assainissement doit devenir contraignant et effectif.
- Le Conseil mondial de l’Eau, auto-désigné, et son Forum n’ont aucune légitimité, ni politique: ils ne représentent pas les peuples du monde; ni technique : leur bilan est un échec au regard des objectifs déclarés. Pour eux, l’eau est une marchandise, source de profits.
- Nous, associations, mouvements sociaux et autorités locales, porteurs d’expériences alternatives, sommes légitimes pour proposer des voies rendant effectif, au niveau des territoires et des pays, le droit a l’eau et à l’assainissement pour tous.
- Le Forum Alternatif Mondial de Eau offrira une plate-forme d’expression et de convergence de l’ensemble des luttes, des expériences et des réalisations menées dans la perspective d’un droit effectif à l’eau et à l’assainissement, garanti par une gestion publique et participative, démocratique et transparente, sociale et écologique. De cette expression devront sortir des lignes d’actions pour l’avenir, à tous les niveaux d’élaboration et de mise en œuvre des politiques de l’eau.
- Le FAME œuvrera à la consolidation et à l’élargissement des réseaux, des territoires, des élus pour porter ces exigences dans l’agenda politique à tous les niveaux.
Nous appelons les associations, ONG, organisations de femmes, syndicats, élus et autorités locales, les citoyens du monde à participer au FAME pour faire entendre la voix des peuples à Marseille en mars 2012.
Appel signé des organisations présentes ce jour, 10 février 2012, au Forum Social Mondial de Dakar.
Je viens de lire ton article du 20 février 2011, que je trouve très argumenté. Tu parles des pays en ébullition. Tu parles de démocratie, cela est notre rêve, mais le but invisible de ceux qui « manipulent » ces jeunes, ne cachent-ils pas une autre sortie !
Tu évoques la Grèce, et son chapelet de dégradations sociales, que vont-ils devenir dans les mains de ces financiers ? Et la FRANCE, est-elle une démocratie comme le prescrit ARISTOTE, dans une société qui évoluait avant J-C (1384 – 322 av J-C)
Tu évoques le manifeste de Karl MARX, mais il y a le temps de LENINE,
TROTSKI, la Révolution Française, celle de Russie, la guerre de cessession en Amérique Latine, WATERLOO, etc.. qui a financé ces opérations ? C’est cette question qui serait intéressante de développer.
Aujourd’hui, nous sommes à un tournant de la civilisation de ces pays d’Amérique, car cette guerre n’a pas été terminée suivant les critères qui avaient été développés, La mort de LINCOLN est encore présente dans ces pays pour témoigner de la véracité de cette période et le vraie motif de son assassinat.
Mais le point qui m’a interpellé, c’est l’eau. Dossier que j’ai traité sur SETE, mais auusi sur GRENOBLE. C’est grâce à ce dossier que j’ai eu la liste des avions qui ont été « prétés » à CARIGNON, LEOTARD et MARCHAND, donc je connais, mais je ne voudrais pas faire injures à un Maire que je respecte et de plus intello, pour lui rappeler que le conseil Municipal possède toutes les cartes pour définir, son fournisseur, accepter le prix de base, laisser définir les chiffres dans la formule de variation, d’oublier la fourniture du bordereau des prix, imposer des surtaxes et les exigences de ces monopoles. Si l’eau est un produit indispensable, il est aussi un produit qui sera un sujet de guerres entre pays voisins ou sur le parcours. Par manque d’eau potable des milliers de personnes meurent mais par la surexploitation il y aura encore plus de morts, et personne ne sera sur le pont pour défendre ce produit, sauf Danielle avec son association. Marseille sera un vivier de discours bien tournés, quant aux décisions, elles resteront dans un carton, comme les autres…
Aux USA aussi ça « Barde »
Mercredi 16 février une foule d’environ 30 000 personnes a manifesté à Madison, la capitale du Wisconsin, contre les attaques sur les salaires et les conditions des travailleurs du secteur public déclenchées par le gouverneur Scott Walker. (sur les médias serviles, rien!)
Les autorités ont ordonné la fermeture du système d’éducation public du Wisconsin après que 40 pour cent des enseignants ont signalé avant mercredi matin qu’ils allaient prendre un congé maladie afin de participer à la manifestation. Des autobus de manifestants venant de partout à travers l’État ont afflué vers la capitale.
Les manifestants ont invoqué le soulèvement de masse des travailleurs dans le monde arabe, comparant Madison au Caire et le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, à Hosni Moubarak. A New York City, les étudiants ont protesté contre les fermetures d’école en scandant « New York c’est l’Egypte. » Ceci témoigne d’une perception grandissante parmi les travailleurs de chaque pays qu’ils sont confrontés à une lutte commune et à un ennemi commun.
La suite ici : http://www.partidegauche66.com/article-dans-nos-mediat-on-en-parle-peu-mais-aux-usa-aussi-ca-barde-68027689.html
bon alors,
pour essayer de me rendre sympathique,
je vais dire :
la citoyenneté est une invention
(du monde antique )
ah, c’est bien ce que je pensais.